© Natalie Bowes / WWF-Canada

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L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EN ACTION

Travailler à la protection des baleines grâce à l’intelligence artificielle et à l’acoustique

Dans le Squally Channel, dans le nord de la Colombie-Britannique, quatre hydrophones sous-marins captent les chants, les gémissements et les grondements des épaulards, des baleines à bosse et des rorquals communs.

Ces capteurs placés à des endroits stratégiques transmettent des données acoustiques en temps réel à une station située tout près, sur l’île Fin, où les chercheurs travaillent à la protection des mammifères marins et à la réduction des risques de collision entre les baleines et les navires.

Aujourd’hui, moins de 50 grands navires commerciaux traversent chaque année cette partie du territoire de la Première Nation Gitga’at. Cependant, l’augmentation du transport maritime dans cet habitat de premier ordre pour les baleines pourrait nuire au redressement de mammifères marins dont la population connaît une lente augmentation depuis la fin de la chasse commerciale à la baleine. Afin de réduire l’impact du transport maritime sur les mammifères marins, nous avons besoin de faire un meilleur suivi de ces baleines en temps réel et d’obtenir plus d’information sur la façon dont elles utilisent leur habitat.

© Steph Morgan / WWF-Canada

WWF-Canada a établi un partenariat avec la Première Nation Gitga’at et la North Coast Cetacean Society afin de lancer un projet pluriannuel de biosurveillance appelé SWAG (pour « Ships, Whales, Acoustics in Gitga’at Territory », ou « Navires, baleines et acoustique en territoire Gitga’at »). La détection et la surveillance acoustiques fondées sur l’intelligence artificielle jouent un rôle de premier ordre dans ce projet.

Les quatre hydrophones du projet SWAG surveillent une superficie de 200 km2 de l’océan, et recueillent des sons naturels et d’origine humaine, incluant des sons émis à des fréquences que l’oreille humaine ne peut percevoir. À partir de ces données acoustiques, les chercheurs peuvent repérer des baleines, trianguler leur position précise, déterminer leur nombre et suivre leurs mouvements dans le Squally Channel.

L’intelligence artificielle est utilisée pour développer des algorithmes visant à distinguer les appels des épaulards, des rorquals communs et des baleines à bosse. En comparant les données acoustiques à une bibliothèque de sons de baleines, le logiciel apprendra à identifier l’espèce de chaque individu et à comprendre la nature des vocalisations, selon qu’elles soient liées à l’alimentation ou à la socialisation, ou de toute autre nature.

Par ces données, le projet SWAG aidera la Première Nation Gitga’at, les agences gouvernementales et l’industrie à mettre en œuvre des mesures de gestion réfléchies afin de protéger les baleines. Par exemple, les navires pourraient recevoir une alerte à l’approche d’une baleine ou l’accès à certaines zones pourrait leur être interdit afin de réduire le risque de perturbation.

© Chad Graham/ WWF-Canada

Façonner le futur de nos relations avec la faune sauvage

L’intelligence artificielle est en évolution constante et elle nous fournit de nouveaux types d’information qui font progresser nos pratiques en matière de conservation. Les outils technologiques développés dans le cadre du projet SWAG peuvent être mis en œuvre ailleurs afin de nous aider à créer un avenir où les humains pourront vivre en harmonie avec des espèces emblématiques, comme la baleine noire de l'Atlantique Nord, qui est actuellement en danger critique d'extinction, ou la baleine boréale de la mer de Beaufort.

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IMPACT

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Selon nos travaux préliminaires, les algorithmes élaborés par l’intelligence artificielle peuvent distinguer cinq types d’appels de baleines.